Visions non discernables

Visions non discernables (rig med kyi snang ba) རིག་མེད་ཀྱི་སྣང་བ།

Signification littérale

—rig med : sans Discernement, non discernable ; —kyi : marque du génitif ; —snang ba : visions.

Définition

A ma connaissance, cette expression n'apparaît que dans le Traité en Lettres de Cuivre (Zangs yig can) du Bima Nyingthik. Elle se trouve dans un passage crépusculaire de la pratique des Cinq Sceaux (gzer lnga) que l'on peut résumer comme suit :

Pour amener tous les éléments à leur purification naturelle ('byung ba thams cad rang dag tu song ba), il faut que "l'homme de feu" (me'i mi) soit consumé par "le bâton rayonnant de feu tenu par sa compagne" (mo me'i gsal shing gis bsreg pa). La purification naturelle des éléments consiste dans la libération des sons et des formes (associés aux éléments) à l'aide de techniques permettant d'épuiser les concepts (rtog pa) et les évocations (dran pa), alors que l'on se focalise sur le centre même du ciel. La pratique va consister à adopter ce que l'on désigne comme la "Conduite de la Connaissance objective" (gtad med kyi shes pa spyod pa) qui est expliquée comme suit dans une glose du texte : lorsque le Discernement impartial (phyogs med kyi rig pa) émerge dans les visions non discernables (rig med kyi snang ba), il se rend (song) dans un domaine sans objet (yul med), y contemple des Corps non perceptibles (ltar med kyi sku), en sorte que le Discernement non réalisable (rtogs med kyi rig pa) est clairement perçu (mthong). Concrètement, cela signifie qu'en appliquant les points-clefs du Franchissement du Pic, la seule contemplation des visions des Lampes (sgron ma'i snang ba) au sein de l'expérience du Discernement Naturel (rang rig) propulsera les quatre éléments jusqu'à leur terre d'Epuisement (zad sa). Cette expérience se traduit par l'émergence de quatre lettres A superposées, symbolisant le jaillissement des quatre Lampes (sgron ma bzhi) dans l'objet (yul = le ciel).

---

Jean-Luc Achard 30 janvier 2020 à 09:03 (CET)