Ciel
Ciel (nam mkha') ནམ་མཁའ།
Définition
Le ciel est l'un des cinq éléments ('byung ba). Il faut noter que dans le Dzogchen, on doit distinguer clairement :
— le ciel (nam mkha') qui correspond à l'élément extérieur ou à l'atmosphère (bar snang),
— l'Espace (dbyings) qui est le domaine de déploiement des visions de la Réalité, et
— l'Abîme (klong) qui est l'état intérieur (ou abîme contemplatif) de l'esprit de l'adepte.
Dans la pratique dzogchen, il est fréquemment question du ciel comme support de la contemplation. On parle également dans ce contexte de la Pratique des Trois Cieux (nam mkha' sum phrug), avec le ciel extérieur, le ciel intérieur (la cavité interne des canaux ou du canal reliant le cœur aux yeux), et le ciel secret (l'abîme quintessentiel du cœur, sanctuaire du Discernement).
Dans la pratique tantrique, la notion de ciel intervient avec une connotation particulière dans la troisième initiation (dbang gsum pa), notamment dans le contexte dit de la Confrontation au Ciel de l'Epouse (yum gyi mkha'). Dans ce contexte, mkha’ et nam mkha’ sont parfaitement synonymes.
On trouve également le composé mkha' klong, ou Abîme céleste, qui renvoie à l'état de l'esprit de l'adepte dans son expression transcendant toute limitation, à l'image du ciel. On parle dans ce cas de “Sphère hermétique de l'Abîme Céleste” (mkha' klong sbubs) qui renvoie précisément à l'état primordial de l'esprit du pratiquant, au sein duquel se manifestent les splendeurs visionnaires du Discernement (rig pa'i cho 'phrul).
Dans un sens plus général, le ciel est l'élément qui est à la source de tous les sons, les mots, etc., formant la trame "verbale" des Tantras. Ce ciel est conçu comme étant totalement vierge d'artifice et né-de-lui-même, c'est-à-dire incréé et inconditionné. Dans cette optique, le ciel est le sanctuaire céleste en lequel trône le Révélateur des Tantras (rgyud kyi ston pa) et, dans le cas du corpus des Dix-Sept Tantras, il s'agit de Vajradhara (rDo rje 'chang).