Espace né-de-lui-même

Espace né-de-lui-même (rang byung gi dbyings) རང་བྱུང་གི་དབྱིངས།

Signification littérale

—rang byung : né-de-lui-même ; —gi : marque du génitif ; —dbyings : Espace.

Cette expression est relativement rare dans les textes de la Grande Perfection. A ma connaissance, sa plus ancienne occurrence se trouve dans L’Aiguille Nacrée Clarifiant le Commentaire du Tantra du Discernement Né-de-lui-même du Khandro Nyingthik. On la retrouve également chez Longchenpa, dans le volume II de ses Œuvres Diverses (gSun thor bu, II, p. 178), et beaucoup plus tardivement dans L'Essence Perlée des Trois Clans (Rigs gsum snying thig) de Chogyur Lingpa.

Dans le Khandro Nyingthik, l’expression correspond au sanctuaire (gnas) dans lequel Samantabhadra procède à la Révélation du Tantra du Discernement Né-de-lui-même (Rang byung rig pa’i rgyud). Au sein de ce sanctuaire originel, le Buddha Primordial expose les principes du Discernement manifeste (rig pa mngon sum pa) à l’Entourage formé par son propre dynamisme.

L’expression est intimement liée à la dimension visionnaire (snang cha) de l’état naturel qui est décrite dans L’Essence Perlée des Trois Clans comme jaillissant de l’Espace intérieur, primordialement pur et semblable au ciel et accueillant les prodiges des Lampes (sgron ma), à commencer par la Lampe de la Connaissance Sublimée Née-d'elle-même (shes rab rang byung gi sgron ma). Cette Lampe n’est autre que l’expérience authentique de l’état naturel éprouvée dans le triple étagement d’une Essence vide, d’une Nature rayonnant des splendeurs colorées de la Sagesse, et d’une Compassion caractérisée par son déploiement dans le multiple.

Jean-Luc Achard 13 août 2023 à 09:02 (CEST)