Corps d'Atomes

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Corps d’atomes (rdul lus) རྡུལ་ལུས།

Signification littérale

rdul: atome; —lus: atome.

Définition

Signe caractérisant l’atteinte ultime du Fruit avec la pratique de l’Eradication de la Rigidité (khregs chod). Au moment de cette atteinte, le corps se résorbe spontanément en atomes et disparaît comme un arc-en-ciel qui se fond dans l'espace médian (bar snang), sans restes d’agrégats.

Explication détaillée

Au terme de la pratique de l'Eradication de la Rigidité, toutes les apparences extérieures, toute la matérialité interne du corps du yogi, ainsi que son esprit ordinaire (sems) se résorbent à l'image du reflet de la lune dans l'eau. Le Discernement s'établit dans un mode de stabilité et d'immensité semblable au ciel, tandis que tous les phénomènes s'épuisent (chos zad). A ce stade, le yogi est dit avoir atteint la maîtrise totale des éléments (‘byung ba), en sorte qu'il peut passer sans obstacle à travers les solides (murs, etc.). Simultanément, il se dote de capacités infinies réunies sous les collectifs dit des Yeux (spyan) et des presciences (mngon shes). Ayant directement contemplé la vérité des enseignements, pour lui toute forme d'existence conditionnée se libère. Il parvient ainsi à la libération au sein de la Terre de la Pureté Primordiale (ka dag gi sa). A ce moment, la matérialité atomique des quatre éléments constituant son corps se résorbe et ses trois portes se voient figurativement consumées par un feu de Sagesse. Son corps se dissout naturellement dans le ciel, comme une brume qui se résorbe dans l'atmosphère.

Si, au cours de ce processus, l'adepte fluctue dans sa contemplation du principe authentique de l'état naturel, alors le feu de la Sagesse consumera sa matérialité en laissant toutefois des restes d'agrégats. Ceux-ci seront ensuite brûlés lors d'une crémation et diverses reliques (sku gdung et ring bsrel) devraient alors être retrouvées dans les cendres.

S'il ne se départ pas de sa contemplation, la dissolution de l'ensemble de sa matérialité atteindra son paroxysme avec la disparition totale de ses agrégats. A ce moment, son Discernement demeurera immuable au sein de l'Espace du Corps Absolu et l'adepte devrait manifester la capacité d'œuvrer au bien des êtres jusqu'à ce que le Saṃsāra soit totalement évidé, en déployant des Corps Formels (gzugs sku) à même d'accomplir des Activités rédemptrices.

Comme il est expliqué dans le Traité en Lettres de Cuivre (Zangs yig can), ce type de réalisation peut également être atteint par les adeptes engagés dans la pratique du Franchissement du Pic (thod rgal), lorsqu'ils s'avèrent incapables de parachever les Quatre Visions (snang ba bzhi).

Le mode de libération en un corps d'atomes spécifique à l'Eradication de la Rigidité se déroule comme suit selon le Tantra des Joyaux Amoncelés (Rin chen spungs pa'i rgyud): en demeurant dans l'état naturel au terme du parcours de la Voie, toutes les perceptions de l'adepte se purifient, en sorte qu'il n'expérimente plus que la grande Vacuité-Clarté de sa propre Réalité. La matérialité des quatre éléments — terre, eau, feu et air — se sublime et disparaît comme une brume. Toute forme d'égarement et d'attachement se fond alors dans le Non-né, en sorte que toutes les saisies dualistes se trouvent entravées. A ce moment, le corps perd sa cohésion matérielle et ses divers constituant se dissolvent comme des brumes dans le ciel, tandis que le Discernement de l'adepte s'absorbe au sein de sa propre Pureté Primordiale (ka dag).


Jean-Luc Achard 18 mai 2018 à 10:25 (CEST)