Peltrül Rinpoche : Différence entre versions

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#Jean-Luc Achard, ''Le Docte et Glorieux Roi'', Les Deux Océans, Paris, 2001.
 
#Jean-Luc Achard, ''Le Docte et Glorieux Roi'', Les Deux Océans, Paris, 2001.
# Id., “Peltrul Rinpotché et la tradition Dzogchen”, ''Boudhisme Actualités'', n° 31, Mars 2002, pp. 6-7.
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# ''Id.'', “Peltrul Rinpotché et la tradition Dzogchen”, ''Bouddhisme Actualités'', n° 31, Mars 2002, pp. 6-7.
 
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Jean-Luc Achard 6 janvier 2019 à 11:03 (CET)
 
Jean-Luc Achard 6 janvier 2019 à 11:03 (CET)
 
[[Catégorie:Patriarches humains]]
 
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Version actuelle datée du 29 décembre 2023 à 17:02

Peltrül Rinpoche — Orgyen Jigmé Chökyi Wangpo, 1808–1887 (dPal sprul rin po che, O rgyan 'jigs med chos kyi dbang po) དཔལ་སྤྲུལ་རིན་པོ་ཆེ། ཨོ་རྒྱན་འཇིགས་མེད་ཆོས་ཀྱི་དབང་པོ།


Peltrül Rinpoche est né en l'année Dragon-Terre (1808) dans une famille du clan Gyelthok vivant dans les pâturages nordiques du Khams et appartenant au district de Getse Dzachukha. Dodrupchen Jigme Thrinle Özer (1745–1821) le reconnut comme une incarnation de Pelghe Samten Phuntsok et lui donna le nom de Orgyen Jigmé Chökyi Wangpo.

Dès son jeune âge, il maîtrisa sans difficulté l'écriture et la lecture, puis il prit l'ordination auprès de Khen Sherab Zangpo. Il étudia ensuite de nombreux traités appartenant aux Sūtras et aux Tantras, comme la Trilogie de l'Aise Naturelle (Ngal gso skor gsum, de Longchenpa, 1308-1364), le Bodhicāryāvatara, ainsi que le Tantra-racine de la Matrice du Mystère (gSang ba snying po), etc., auprès de maîtres tels que Dola Jigmé Kelzang, Jigme Ngotsar, et Gyelsé Zhenphen Thayé (1800–?). Il se perfectionna également dans la connaissance des sciences physiques et des techniques. Il reçut ensuite une première fois la transmission du Kanjur et d'autres textes relevant de la science du langage. Son érudition le mena à l'étude d'œuvres comprenant aussi bien les collections canoniques du Kanjur et du Tenjur que celles écrites par Longchenpa, Jigme Lingpa (1729–1794), Sakya Paṇḍita (1182–1251) et Tsongkhapa (1357-1419).

De Jigme Gyelwai Nyugu (ca.1750–1825), il reçut à plus de vingt reprises les enseignements et les instructions préliminaires du Longchen Nyingthik. A cela s'ajoutèrent les préceptes sur les Canaux et les Souffles ainsi que les instructions dzogchen et d'une manière plus générale, tous les enseignements appartenant à la tradition Kama. Il reçut aussi une confrontation à la nature du Discernement (rig pa) du maître Do Khyentse Yeshe Dorje (1800–1859/66) et il put de la sorte cultiver avec une grande facilité son entraînement sur les Canaux et les Souffles selon le cycle du Longchen Nyingthik.

Il se retira par la suite dans des ermitages dépendant du site du monastère de Dzogchen comme par exemple la Grotte de Pratique de Yamantaka située dans la chaîne des glaciers de Rudam. Il s'abîma avec tant d'intensité dans la pratique que sa réalisation en vint à égaler le ciel.

Quand il eut trente ans, il décida de quitter ses retraites altières pour se rendre à Serthal (Khams septentrional, résidence de feu Sogyel Rinpoche Khempo Jigphün), mais aussi dans le Yarlung, ainsi qu'à Pema Kö où il transmit les enseignements de la Matrice du Mystère à une grande foule de pratiquants. Dans certains établissements religieux de Serthal et des environs, il donna la transmission du Bodhicāryāvatara, du Mani Kambum, ainsi que nombre d'autres enseignements. Sa présence mit un terme aux agissements de voleurs et de malandrins qui remettaient en cause la paix régionale et il fut aussi l'instrument principal qui permit l'interdiction de sacrifices sanglants caractérisant certaines coutumes locales.

Au terme de son action en ces contrées, il se rendit à Dzamthang où il reçut les enseignements sur la Sextuple Union (sbyor drug) de Ngawang Chöjor, natif du Tsang. Il quitta ensuite la région de Dzamthang pour se rendre dans le Minyag, où il participa à des débats sur la Prajñāpāramitā avec le geshe de Dra, Tsültrim Namgyel, puis, il erra sans but ni résidence, abandonnant ainsi toute activité pour se consacrer au bien des êtres. Ses pérégrinations le menèrent au collège de Śrī Siṃha appartenant au monastère de Dzogchen, ainsi qu'à Pemai Thang où il tourna à de nombreuses reprises la roue de la loi des Enseignements de Maitreya (Byams chos), du Madhyamaka, de l'Abhidharma, du Tantra de la Matrice du Mystère, du Trésor des Qualités Salvatrices (Yon tan mdzod), de la Définition des trois Vœux, etc.

Un jour, alors que le tertön Chogyur Dechen Lingpa (1829–1870) donnait la transmission de son terma intitulé L'union équanime des Buddhas et des Herukas (bDe mchog sangs rgyas mnyam sbyor), Chokgyur Lingpa lui-même institua Peltrül comme le détenteur des enseignements de ce Trésor, ainsi que de celui de l‘Essence Perlée des Trois Clans (Rigs gsum snying thig) : il lui confia par là l'intégralité des initiations, conseils et instructions orales appartenant à ces cycles.

A la suite de cette rencontre, il se rendit à Kathok Dorjeden, et à la requête répétée de Situ Choktrül Chökyi Lodrö et d'autres maîtres, il donna la transmission du Bohicāryāvatara ; il ne tarda pas à la poursuivre dans des monastères Gelukpa de la région et sa prédication fut louée par les grands savants de ces établissements.

Les abords du monastère de Dzagyel Gön devinrent alors son lieu de prédication attitré. Tout au long de sa vie, Peltrül Rinpoche eut à cœur de pratiquer l'écoute, la réflexion et la méditation pour son propre bénéfice mais aussi de cultiver les explications, les disputations et les compositions pour le bien d'autrui. Dans le Khams tout entier, il s'investit totalement dans la diffusion du Bohicāryāvatara , des Enseignements de Maitreya (Byams chos), du Trésor des Qualités, mais il œuvra aussi grandement à la diffusion de la Matrice du Mystère, ainsi qu'aux instructions sur les Canaux et les Souffles telles qu'elles sont exposées dans le Longchen Nyingthik. C'est en vertu de sa grande bienveillance que ces enseignements se répandirent à nouveau et avec plus de force qu'ils ne l'avaient fait jusqu'alors. Parmi ses disciples de l'école Nyingmapa dont il faut parler à présent, les plus importants dans l'œuvre de diffusion des enseignements de l'Essence Adamantine de la Claire-Lumière (expression générique qualifiant le Dzogchen) furent :

— Situ Choktrül Chökyi Lodrö du monastère de Kathok ,

— le Cinquième Dzogchen Rinpoche (Thubten Chödor),

— Künzang Thekchok Dorje du Gyarong,

— les Deuxième et Troisième Dodrubchen Rinpoche,

— Dechen Rigpai Reldri (le fils de Do Khyentse),

— Choktrül Zhenphen Chökyi Nangwa (1871-1927),

— Drodül Pawo Dorje (alias Adzom Drukpa Rinpoche, 1842-1924),

— Tertön Lerab Lingpa (1856-1926),

— Ju Mipham Namgyel (1846-1912),

— Khenchen Pema Damchö Özer,

— Nyoshul Lungtok (1829-1901),

— Ala Dongak Gyamtso, etc.

Il eut aussi des disciples parmi les écoles réformées et notamment des élèves Gelukpa et Kagyüpa parmi lesquels il faut mentionner Shershul Lharampa Thubten, Pelpung Lama Tashi Özer, Ju Lama Drakpa Gyeltsen, etc.

Au terme de sa vie, Peltrül Rinpoche s'évanouit dans l'Espace Absolu, le dix-huitième jour du mois d'Avril en l'an Cochon-Feu (1887). Malheureusement pour sa descendance spirituelle, nombre de ses enseignements se sont éparpillés à travers le Tibet, tandis que d'autres sont restés dans les mains de pieux disciples ce qui a, semble-t-il, empêché pendant un temps la réunion de ses œuvres complètes en une seule collection. Plusieurs de ses compositions sont néanmoins devenues des classiques comme ses commentaires sur le Bodhicāryāvatara et le Trésor des Qualités, mais aussi et plus sûrement son arrangement des préliminaires du Longchen Nyingthik sous-titré Les Conseils du maître Samantabhadra (Kun bzang bla ma'i zhal lung) et surtout son traité sur le Testament de Garab Dorje intitulé Le Docte et Glorieux Roi (mKhas pa shrî rgyal po). Un volume récent a été publié en 1992 sous le titre de Morceaux choisis des œuvres et poèmes de Peltrül (dPal sprul snyan rtsom gces btus) qui comprend plus d'une vingtaine de compositions et instructions personnelles données à ses disciples.

Bibliographie

  1. Jean-Luc Achard, Le Docte et Glorieux Roi, Les Deux Océans, Paris, 2001.
  2. Id., “Peltrul Rinpotché et la tradition Dzogchen”, Bouddhisme Actualités, n° 31, Mars 2002, pp. 6-7.

Jean-Luc Achard 6 janvier 2019 à 11:03 (CET)