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A l'âge de sept ans, le jeune Longchenpa apprend à lire et à écrire, avant de s'engager l'année suivante dans la pratique intensive de Dorje Phurba. Toutefois, cette période d'études initiales sera pour l'enfant marquée par la mort de sa mère. Son père lui-même devait décéder prématurément quelques années plus tard, alors que l'enfant n'avait encore que onze ans. | A l'âge de sept ans, le jeune Longchenpa apprend à lire et à écrire, avant de s'engager l'année suivante dans la pratique intensive de Dorje Phurba. Toutefois, cette période d'études initiales sera pour l'enfant marquée par la mort de sa mère. Son père lui-même devait décéder prématurément quelques années plus tard, alors que l'enfant n'avait encore que onze ans. | ||
− | Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'ācārya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans). | + | Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé [[Samdrup Rinchen]] (bSam grub rin chen) et de l'ācārya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans). |
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#Jean-Luc Achard, ''[[L'Aisance de la Concentration — I]]'', Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015. | #Jean-Luc Achard, ''[[L'Aisance de la Concentration — I]]'', Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015. | ||
#Jean-Luc Achard, ''[[L'Aisance de la Concentration — II]]'', Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017. | #Jean-Luc Achard, ''[[L'Aisance de la Concentration — II]]'', Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017. | ||
− | #Jean-Luc Achard, ''[[La Roue de la Claire-Lumière du Jour et de la Nuit]]'', Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017. | + | #Jean-Luc Achard, ''[[La Roue de la Claire-Lumière du Jour et de la Nuit]]'', Lama Yangtik, vol. I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017. |
+ | #Jean-Luc Achard, ''[[La Transmission Orale Mineure de la Grande Perfection]]'', Lama Yangtik, vol. II, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2018. | ||
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Jean-Luc Achard 16 juin 2018 à 12:57 (CEST) | Jean-Luc Achard 16 juin 2018 à 12:57 (CEST) | ||
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Longchenpa (Klong chen pa, 1308–1364) ཀློང་ཆེན་པ།
Sommaire
Résumé
Patriarche de la tradition Nyingmapa, célébré comme l'un des plus importants et des plus prolifiques auteurs de textes appartenant au système de la Grande Perfection.
Formation initiale
Longchenpa est né au Tibet central, dans le district du Yoru (g.Yo ru) en une année du Singe correspondant à1308 selon le calendrier occidental. Son père, appelé Tensung (bsTan srung, lit. “Protecteur de la Révélation”), est présenté comme un descendant d'un disciple du maître indien Śāntarakṣita (8e siècle). Sa mère, appelée Sönam Gyen (bSod nams rgyan, lit. “Parure des Mérites”) appartenait à l'ancien clan royal des Drom ('Brom).
A l'âge de sept ans, le jeune Longchenpa apprend à lire et à écrire, avant de s'engager l'année suivante dans la pratique intensive de Dorje Phurba. Toutefois, cette période d'études initiales sera pour l'enfant marquée par la mort de sa mère. Son père lui-même devait décéder prématurément quelques années plus tard, alors que l'enfant n'avait encore que onze ans.
Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'ācārya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans).
Etudes des traditions Modernistes
Au terme de ce parcours préliminaire dans la vie monastique, Longchenpa se rendit l'année suivante (1327/8) dans le célèbre monastère de Sangphu (gSang phu) où il étudia avec assiduité les enseignements de la logique, du Madhyamaka, de la Perfection de Sapience (Prajñāpāramitā), etc.
De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le Hevajra Tantra, le Cakrasaṃvara Tantra, etc., ainsi que les préceptes des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la Section de l’Esprit (Sems sde).
Rencontre avec le maître-racine
L'année 1335 fut décisive pour Longchenpa car c'est au cours de cette année qu'il fit la rencontre de son maître-racine en la personne de Kumaradza (Kumarādza, 1266–1343). C'est en effet de ce maître qu'il reçut toutes les consécrations de l'Essence Perlée du Secret (gSang ba snying thig), ainsi que l'intégralité des instructions orale qu'il mettra en pratique pendant trois ans.
Pendant toute cette période, Longchenpa eut à faire face à de nombreux obstacles. Sa pauvreté était telle qu'il ne pouvait même pas payer les droits d'accès aux transmissions de son maître, au point que celui-ci informa ses propres disciples qu'il paierait lui-même les offrandes pour Longchenpa.
Diffusion des enseignements dzogchen
Au sortir de ces trois années auprès de Kumaradza, un yogi appelé Özer Gocha ('Od zer go cha) lui remit une copie manuscrite du Khandro Nyingthik (mKha' 'gro snying thig) à un moment où il était lui-même pour la première fois engagé dans l'exposé systématique des Essences Perlées (sNying thig). La même nuit, il rêva de la Gardienne du Khandro Nyingthik qui lui transmit les textes de ce cycle.
La deuxième partie de sa vie fut largement dédiée à la diffusion des préceptes de la Grande Perfection, ainsi qu'à la composition d'un ensemble d'œuvres incontournables sur le Dzogchen qui auront une influence considérable sur le développement littéraire de la tradition, et ce, jusqu'à nos jours.
Œuvres principales
L'édition actuelle des Œuvres Complètes de Longchenpa (Klong chen gsung 'bum) comprend 26 volumes. Toutefois, six d'entre eux ne sont pas des cycles rédigés par Longchenpa lui-même.[1] Les autres volumes consistent en:
- les Sept Trésors (mDzod bdun),
- les Trois Quintessences (Yang tig rnam gsum),
- la Trilogie de l'Aisance (Ngal gso skor gsum),
- la Trilogie de la Liberté Naturelle (Rang grol skor gsum),
- la Trilogie de la Dissipation des Ténèbres (Mun sel skor gsum),
- les Œuvres Diverses de Longchenpa (Klong chen thor bu), et
- les Instructions sur l'Eradication de l'Ego (gCod khrid).
Un volume d'histoire du Dharma — le Klong chen chos 'byung — lui est également attribué, mais il semble s'agir d'une erreur d'identification de l'auteur puisque la date de rédaction de l'ouvrage est 1369, soit cinq ans après la mort de Longchenpa. Par ailleurs, l'attribution du corpus de textes sur l'Eradication de l'Ego n'est pas confirmée et semble douteuse.
Evénements marquants et décès
Au cours de la guerre entre les factions Drigungpas et Phagmodrupas, Longchenpa se trouva impliqué dans les rivalités entre ces deux Ecoles. Il semble que son implication dans le conflit ait consisté à apaiser les tensions, mais Tai Situ Jangchub Gyeltsen (1302–1364) le prit pour un allié des Drigungpas et organisa plusieurs tentatives de meurtre visant Longchenpa. Celui-ci y échappa systématiquement et s'imposa un auto-exil au Bhutan où il fonda le monastère de Tharpa Ling. Après sa réhabilitation, Longchenpa se consacra à la diffusion des enseignements et à la restauration de plusieurs temples, à commencer par le célèbre Zhai Lhakhang (Zhwa'i lha khang). Il mourut en 1364, à l'âge de 56 ans seulement, sur le site de Chimphu (mChims phu), près de Samyé.
Noms utilisés par Longchenpa
Tout au long de sa carrière, Longchenpa fit usage de divers noms, parmi lesquels on peut mentionner :
- Tsültrim Lodrö (Tshul khrims blo gros),
- Drimé Özer (Dri me ‘od zer),
- Natsok Rangdröl (sNa tshogs rang grol),
- Samyé Lung-mangwa (bSam yas lung mang ba), qui est plutôt un surnom,
- Pema Ledrel Tsel (Padma Las ‘brel rtsal), etc.
Il convient de noter que la forme Longchen Rabjmapa —incluant donc le “pa” suffixe — est, comme S.G. Karmay l’a montré il y a déjà plusieurs décennies, une forme erronée, la forme correcte du nom étant Longchen Rabjam. Cette erreur dérive du titre ‘’rab ‘byams pa’’ appliqué au nom de Longchenpa. Or, Longchenpa n’a jamais eu ce titre.
Notes
- ↑ Il s'agit des volumes 01-06 qui comprennent le Bima Nyingthik (vols. 01-04) et le Khandro Nyingthik (vols. 05-06).
Bibliographie
- Jean-Luc Achard, Les Testaments de Vajradhara et des Porteurs-de-Science, Les Deux-Océans, Paris, 1995.
- Jean-Luc Achard, L'Aisance de la Concentration — I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015.
- Jean-Luc Achard, L'Aisance de la Concentration — II, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017.
- Jean-Luc Achard, La Roue de la Claire-Lumière du Jour et de la Nuit, Lama Yangtik, vol. I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2017.
- Jean-Luc Achard, La Transmission Orale Mineure de la Grande Perfection, Lama Yangtik, vol. II, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2018.
Jean-Luc Achard 16 juin 2018 à 12:57 (CEST)