Eradication de la Rigidité

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Eradication de la Rigidité (Khregs chod) ཁྲེགས་ཆོད།

Signification littérale

khregs: dur, rigide ; —chod: couper, trancher, éradiquer.

Définition

L'Eradication de la Rigidité est la pratique permettant de cultiver l’expérience de l’état naturel sans artifice.

Explication

L’Eradication de la Rigidité est l'une des deux modalités de la pratique principale du Dzogchen, consistant à éradiquer (chod) la rigidité (khregs) de l’esprit et de ses projections dualistes.[1] En règle générale, cette pratique s’appuie sur le Testament de Garab Dorje et ses trois stances :

  1. confrontation directe,
  2. décision directe, et
  3. confiance directe en la libération.

Elle peut également être centrée autour des Quatre Accès Naturels ou bien exposée en fonction du Yoga des Trois Cieux.[2]

La pratique de Trekchö repose initialement sur la confrontation à la Nature de l'esprit (sems kyi rang bzhin la ngo sprod pa) donnée par le maître. Une fois cette confrontation reçue, l’adepte s’exerce à cultiver et à stabiliser sa compréhension de l'état naturel au cours de sessions de méditation formelle, avant de s'exercer à cette intégration au cours de diverses situations.

Notes

  1. Certains maîtres originaires du Tibet oriental lisent khregs en khrigs en raison de la neutralisation vocalique endémique dans leur prononciation. C'est par exemple le cas de Khenpo Ngawang Pelzang (1879–1941) dans ses écrits exégétiques sur le Yeshe Lama. Or, il n'existe aucune explication dans la littérature médiévale (chez Longchenpa et d'autres qui le précèdent) relativement à l'interprétation de khregs en khrigs. Celle-ci doit donc être considérée comme erronée car fondée sur une prononciation elle-même totalement dialectale. Il est beaucoup plus probable que khregs soit une abréviation de khregs se qui signifie “totalement”, “entièrement”, faisant donc référence à une éradication “complète” des proliférations mentales. Celles-ci sont conçues comme une forme de “rigidité” (khregs, mkhregs) qui doit être éradiquée (chod) pour que l'adepte puisse reconnaître l'essence virginale de sa propre Nature originelle.
  2. Dans la tradition de Śrī Siṃha, l'adepte s'engage principalement dans la pratique dite des Trois Immuabilités (mi g.yo ba gsum).

Jean-Luc Achard 19 avril 2022 à 14:42 (CEST)