Mañjuśrīmitra : Différence entre versions

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Version du 11 juin 2018 à 06:57

Mañjuśrīmitra ('Jam dpal bshes gnyen, 7e-8e s) འཇམ་དཔལ་བཤེས་གཉེན།

Biographie abrégée

Mañjuśrīmitra est originaire d'un petit village situé à l'ouest de Vajrāsana (Bodhgaya), appelé “les Deux Phases” (Rim gnyis). Il fut le fils de Lekden Tönpa (Legs ldan ston pa), un brahmane marié à Nangwa Drönma (sNang ba sgron ma). Dès son plus jeune âge, Mañjuśrīmitra s'engagea dans l'étude des cinq sciences (rig gnas lnga) et ne tarda pas à en devenir un véritable expert.

A la suite d'une prophétie, il se rendit dans le charnier du Frais Bosquet où il rencontra Garab Dorje.[1] Celui-ci lui donna la transmission complète des enseignements de l'Atiyoga, puis manifesta le Corps d'Arc-en-ciel (‘ja' lus). C'est précisément à ce moment qu'il transmit à Mañjuśrīmitra un petit reliquaire contenant, sous la forme d'un Testament (zhal chems, ‘das rjes), la somme des préceptes associés à l'Eradication de la Rigidité (khregs chod).

Selon la tradition tibétaine post-dynastique, après le nirvāṇa de son maître, Mañjuśrīmitra organisa les enseignements de la Grande Perfection en les divisant en trois séries, à savoir :

  1. la Section de l'Esprit (Sems sde) qui met l'accent sur la Clarté,
  2. la Section de l'Espace Abyssal (Klong sde) qui met l'accent sur le Vide, et
  3. la Section des Préceptes (Man ngag sde) qui met l'accent sur l'indifférenciation du Vide et de la Clarté.

On lui attribue également la division de la Section des Préceptes en deux systèmes appelés :

  1. la Transmission Orale (snyan brgyud) qui existe sous une forme écrite (yi ge can) et non écrite (yi ge med pa), et
  2. la Transmission Explicative (bshad brgyud).

Mañjuśrīmitra annota les textes appartenant à la Transmission Orle mais ne trouva aucun calice (c'est-à-dire un disciple qualifié) susceptible de recevoir la Transmission Explicative. Il se résolut à en cacher les textes sous un rocher marqué d'un double vajra, au nord-est de Vajrāsana avant de partir pour le charnier de Sosai Ling.

Quelques années plus tard, Śrī Siṃha vint à sa rencontre pour recevoir sa transmission complète, après quoi Mañjuśrīmitra manifesta le Corps d'Arc-en-ciel.

Note

  1. Selon d'autres versions de l'histoire, il fut dépêché par les sages de Nālandā afin de débattre — et si possible de subjuguer — Garab Dorje dont la nouvelle révélation (bien évidemment celle des enseignements de la Grande Perfection) mettait en question la validité des traditions reposant sur les causes et les fruits (rgyu 'bras). Lors de la rencontre, Mañjuśrīmitra réalisa que celui avec qui il était venu débattre était pleinement éveillé et tenta de se trancher la langue (ce que Garab Dorje l'empêcha de faire).

Jean-Luc Achard 11 juin 2018 à 07:57 (CEST)