Longchenpa : Différence entre versions
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− | De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le ''Hevajra Tantra'', le ''Cakrasaṃvara Tantra'', etc., ainsi que les préceptes | + | De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le ''Hevajra Tantra'', le ''Cakrasaṃvara Tantra'', etc., ainsi que les préceptes des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la [[Section de l'Esprit]] (''Sems sde''). |
==Rencontre avec le maître-racine== | ==Rencontre avec le maître-racine== |
Version du 3 septembre 2017 à 13:11
Longchenpa (Klong chen pa, 1308-1364)
Sommaire
Résumé
Patriarche de la tradition Nyingmapa, célèbre comme l'un des plus importants et des plus prolifiques auteurs de textes appartenant au système de la Grande Perfection.
Formation initiale
Longchenpa est né au Tibet central, dans le district du Yoru (g.Yo ru) en une année du Singe correspondant à1308 selon le calendrier occidental. Son père, appelé Tensung (bsTan srung, lit. “Protecteur de la Révélation”), est présenté comme un descendant d'un disciple du maître indien Śāntarakṣita (8e siècle). Sa mère, appelée Sönam Gyen (bSod nams rgyan, lit. “Parure des Mérites”) appartenait à l'ancien clan royal des Drom ('Brom).
A l'âge de sept ans, le jeune Longchenpa apprend à lire et à écrire, avant de s'engager l'année suivante dans la pratique intensive de Phurba. Toutefois, cette période d'études initiales sera pour l'enfant marquée par la mort de sa mère. Son père lui-même devait décéder prématurément quelques années plus tard, alors que l'enfant n'avait encore que 11 ans.
Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'ācārya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans).
Etudes des traditions Modernistes
Au terme de ce parcours préliminaire dans la vie monastique, Longchenpa se rendit l'année suivante (1327/8) dans le célèbre monastère de Sangphu (gSang phu) où il étudia avec assiduité les enseignements de la logique, du Madhyamaka, de la Perfection de Sapience (Prajñāpāramitā), etc.
De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le Hevajra Tantra, le Cakrasaṃvara Tantra, etc., ainsi que les préceptes des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la Section de l'Esprit (Sems sde).
Rencontre avec le maître-racine
L'année 1335 fut décisive pour Longchenpa car c'est au cours de cette année qu'il fit la rencontre de son maître-racine en la personne de Kumarāja (1266-1343). C'est en effet de ce maître qu'il reçut toutes les consécrations de l'Essence Perlée du Secret (gSang ba snying thig ), ainsi que l'intégralité des instructions orale qu'il mettra en pratique pendant trois ans.
Pendant toute cette période, Longchenpa eut à faire face à de nombreux obstacles. Sa pauvreté était telle qu'il ne pouvait même pas payer les droits d'accès aux transmissions de son maître, au point que celui-ci informa ses propres disciples qu'il paierait lui-même les offrandes pour Longchenpa.
Diffusion des enseignements dzogchen
Au sortir de ces trois années auprès de Kumarāja, un yogi appelé Özer Gocha ('Od zer go cha) lui remit une copie manuscrite du Khandro Nyingthik (mKha' 'gro snying thig) à un moment où il était pour la première fois lui-même engagé dans l'exposé systématique des Essences Perlées (sNying thig). La même nuit, il rêva de la Gardienne du Khandro Nyingthik qui lui transmis les textes de ce cycle.
La deuxième partie de sa vie fut ensuite largement dédiée à la diffusion des préceptes de la Grande Perfection, ainsi qu'à la composition d'un ensemble d'œuvres incontournables sur le Dzogchen (rDzogs chen) qui auront une influence considérable sur le développement littéraire de la tradition, et ce, jusqu'à nos jours.
Œuvres principales
L'édition actuelle des Œuvres Complètes de Longchenpa (Klong chen gsung 'bum) comprend 26 volumes. Toutefois, six d'entre eux ne sont pas des cycles rédigés par Longchenpa lui-même.[1] Les autres volumes consistent en:
- les Sept Trésors (mDzod bdun),
- les Trois Quintessences (Yang tig rnam gsum),
- la Trilogie de l'Aisance (Ngal gso skor gsum),
- la Trilogie de la Liberté Naturelle (Rang grol skor gsum),
- la Trilogie de la Dissipation des Ténèbres (Mun sel skor gsum),
- les Œvures Diverses de Longchenpa (Klong chen thor bu), et
- les Instructions sur l'Eradication de l'Ego (gCod khrid).
Un volume d'histoire du Dharma — le Klong chen chos 'byung — lui est également attribué, mais il semble qu'il s'agisse d'une erreur d'identification de l'auteur puisque la date de rédaction de l'ouvrage est 1369, soit cinq ans après la mort de Longchenpa.
Evénements marquants et décès
Au cours de la guerre entre les factions Drigungpa et Phagmodrupa, Longchenpa se trouva impliqué dans les rivalités entre ces deux Ecoles. Il semble que son implication dans le conflit ait consisté à apaiser les tensions, mais Tai Situ Jangchub Gyeltsen (1302–1364) le prit pour un allié des Drigungpa et organisa plusieurs tentatives de meurtres visant Longchenpa. Celui-ci y échappé systématiquement et s'imposa un auto-exil au Bhutan où il fonda le monastère de Tharpa Ling. Après sa réhabilitation, Longchenpa se consacra à la diffusion des enseignements et à la restoration de plusieurs temples, à commencer par le célèbre Zhai Lhakhang (Zhwa'i lha khang). Il mourut en 1364, à l'âge de 56 ans seulement, sur le site de Chimphu (mChims phu), près de Samyé.
Bibliographie
- Jean-Luc Achard, Les Testaments de Vajradhara et des Porteurs-de-Science, Les Deux-Océans, Paris, 1995.
- Jean-Luc Achard, L'Aisance de la Concentration — I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015.
Notes
- ↑ Il s'agit des volumes 01-06 qui comprennent le Bima Nyingthik (vols. 01-04) et le Khandro Nyingthik (vols. 05-06).
Jean-Luc Achard 21 août 2017 à 15:57 (CEST)